Avant la mort

Il est recommandé au musulman quand il assiste à l’agonie de son frère de lui faire répéter l’attestation de foi « Lâ Ilaha illa-Llah (il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah) ».

Selon Abû Sa’îd al-Khudrî, le Prophète  a dit : « Faites répéter à vos morts : Lâ ilaha illa-llah » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud). Selon Mu’adh ibn Djabal, le Prophète    a dit : « Celui dont la dernière parole est « Lâ ilaha illa-llah » entrera au Paradis. »
Ils doivent invoquer Allah en sa faveur et ne dire que du bien en sa présence selon le hadith d’Umm Salamah رضي الله عنها : « Le Messager d’Allah a dit : « Si vous êtes en présence du malade ou du mort, ne dites que du bien, car les Anges disent « Amin » à chacun de vos propos.» (rapporté par Muslim, Al-Bayhaqî (3/384).

 

Après la mort

Il faut fermer les yeux du mort lorsqu’ils sont ouverts. Le prophète dit : « Le regard suit l’âme lorsqu’elle est séparée du corps. » (rapporté par Muslim, Al-Bayhaqî (3/334), Ahmad (6/297).

Couvrir le mort d’un vêtement qui recouvre l’ensemble de son corps. La preuve est le hadith de Aicha qui dit : « Lorsque le Prophète est décédé, il a été recouvert d’un vêtement qui avait des rayures. » (hadith rapporté par Boukhari).

Il faut également fermer la bouche du défunt à l’aide d’un tissu et lui détendre ses membres.

 

Ce qui est autorisé à l’entourage

Il est autorisé à ceux qui sont en présence du défunt de découvrir son visage (du défunt), de l’embrasser et de pleurer sur lui trois jours.

Selon ‘Aîsha (رضي الله عنها) : « Le prophète est rentré chez ‘Othman Ibnu Madh’oun qui était mort. Le Prophète a découvert son visage, a penché sa tête et l’a embrassé. Le prophète a pleuré jusqu’à ce que je vois couler ses larmes sur ses joues (à Othman Ibnu Madh3un). » (Hadîth authentique rapporté par Ibn Majah, Abû Dawûd et At.Timidhî.)

LA TOILETTE RITUELLE

LA SALAT AL JANAZAH (PRIERE SUR LE MORT)

La prière sur le défunt musulman est une obligation appelée : fard kifaya, ce qui signifie que lorsqu’une partie de la communauté s’en acquitte, l’autre partie en est dispensée.
Elle est obligatoire car le prophète l’a ordonné dans beaucoup de hadith.

Il n’est pas obligatoire de prier sur 2 catégories de personne :

La 1ère catégorie de personne est les enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté. La preuve est le hadith de Aicha (رضي الله عنها) qui dit : « Ibrahim, le fils du prophète est décédé à l’âge de 18 mois et le prophète n’a pas prier sur lui. » (rapporté par Abou Dawoud)

La 2ème catégorie est les martyrs. La preuve est le hadith de Anas qui dit : « Les martyrs de Ouhoud n’ont pas été lavés, ils ont été enterrés avec leur sang et il n’y pas eu de prière mortuaire sur eux ». (rapporté par Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

Mais le faite qu’il n’est pas obligatoire de prier sur eux ne signifie pas qu’il n’est pas que c’est une interdiction. La preuve pour les enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté est le hadith de Aicha (رضي الله عنها) : « Nous avons apporté au prophète un enfant parmi les enfants des Ansars et il a prié sur lui. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)
Et la 2ème preuve pour les martyrs, est le hadith d’Abdoullah Ibn A-Zoubeyr qui dit : « Le prophète a ordonné le jour d’Ouhoud qu’on lui apporte Hamza (son oncle) et le prophète a prié sur lui et a fait 9 takbir. (Ce qui est le nombre maximum de takbir rapporté dans la sunna du prophète concernant la prière mortuaire) Puis les martyrs de Ouhoud ont été apportés devant le prophète en rang et le prophète priait sur eux. » (Hadith jugé bon par Cheikh Al Albani)

Plus le nombre des prieurs est grand, plus cela est bénéfique pour le défunt :

Le prophète a dit : « Tout mort sur qui prie une communauté de musulmans qui atteint le nombre de 100, tous intercèdent en sa faveur, et Allah accepte leur intercession en sa faveur. » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

Et dans un autre hadith, le prophète a dit : « Il n’y a pas un homme musulman qui meurt et que prient sur lui 40 hommes qui n’associent rien à Allah, sans qu’Il n’accepte leur intercession en sa faveur. » (rapporté par Mouslim, Abou dawoud et Ibnou Majah)

La description de la prière funéraire :

Le nombre de takbir :
Il est légiféré pendant la prière mortuaire de faire 4 takbir
La prière sur le mort doit être faite à voix basse :
Lever les mains lors du premier takbir :

Poser sa main droite sur le dessus de sa main gauche, son poignet et son avant-bras, de les tenir et de les poser sur sa poitrine.
Lire la Fatiha et une autre Sourate :

Faire le second takbir et prier sur le Prophète : La preuve est le hadith de Abou Oumâma cité précédemment, où il dit qu’un homme parmi les Compagnons du Prophète lui a dit : « La sounna dans la prière sur le mort est que l’imam fasse le takbir, puis qu’il lise Al Fatiha après le 1er takbir à voix basse, puis qu’il prie sur le Prophète et qu’il soit sincère dans son invocation sur le mort après le 3ème takbir, et qu’il ne lise pas après chacun de ces takbirs, puis qu’il fasse le taslim à voix basse. » (Rapporté par Bayhaqi)
Puis faire le reste des takbir et des invocations sincères sur le mort
:

Le Prophète a dit : « Lorsque vous priez sur le mort, soyez sincère dans les invocations que vous faites en sa faveur. » (Hadith jugé bon par Cheykh Al Albani, rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Le mieux est de faire des invocations sur le mort qui ont été rapporté dans la sounnah du Prophète , comme dans le hadith de ‘Awf Ibnou Mâlik qui dit : « J’ai prié avec le Prophète sur un mort et j’ai appris des ses invocations, celle-ci : « Ô Allah ! Pardonne-le et entre-le dans Ta Miséricorde. Accorde-lui une belle récompense et de l’espace dans sa tombe. Purifie-le avec de l’eau, de la neige et de la grêle. Purifie-le de ses péchés comme Tu as purifié le vêtement blanc de la souillure. Donne-lui en échange une demeure meilleure que la sienne, une famille meilleure que la sienne et une épouse meilleure que la sienne. Mets-le au Paradis et préserve-le du châtiment de la tombe, et celui de l’Enfer.(*) » J’ai espéré être à la place de ce mort. » (rapporté par Mouslim, An-Nassa-i et Ibnou Majah) Faire les 2 taslim :
La preuve est le hadith de ‘Abdoullah Ibn Mas’oud qui dit : « Le Prophète faisait trois choses, mais que les gens ont délaissé. Parmi ces choses, il y a le fait de faire le taslim pendant la prière mortuaire comme durant la prière (en général). » (Rapporté par Al Bayhaqi)

Il est autorisé de ne faire qu’un seul taslim, car cela est rapporté dans le hadith de Abou Hourayra qui dit : « Le Prophète a prié sur un mort, a fait 4 takbir et n’a fait qu’un seul taslim. » (Rapporté par Hakim et Al Bayhaqi, jugé bon par Cheykh Al Albani)
L’interdiction d’accomplir la prière funéraire durant les horaires interdites :

Il n’est pas autoriser de prier sur un mort durant les heures ou il est interdit de prier sauf en cas de force majeur. La preuve est le hadith de ‘Ouqba Ibnou ‘Amr : « Il y a 3 heures dans lesquelles le Prophète nous interdisait de prier et d’y enterrer nos morts : au moment où le soleil se lève jusqu’à ce qu’il s’élève, au moment où le soleil est à son zénith jusqu’à ce qu’il dépasse son zénith et au moment où le soleil se couche jusqu’à ce qu’il se couche. »

 

4/ L’enterrement (الدَّفْنُ) :

C’est la 4ème des obligations à faire envers le mort, les 4 étant : de le laver, lui mettre son linceul, prier sur lui, et l’enterrer.

  • Eléver la tombe d’un empan :La première chose à faire lorsque l’enterrement est terminé est d’élever la tombe du sol de la hauteur d’un empan (distance entre le pouce et le majeur lorsque la main est ouverte). C’est le maximum, les savants disent que la tombe ne doit pas être élevé plus qu’un empan. Elle ne doit pas être a même le sol, et doit être visible et distinguée afin d’être protégée et non proférée.
    La preuve est le hadith de Jâbir qui dit : « Le prophète a était enterré de la manière du lahd. Les briques et les dalles de terre cuite qui ont refermé sa tombe ont été posées de façon verticale et sa tombe a été élevée d’à peu près un empan. » (rapporté par Ibnou Hiban et Bayhaqi)

    3 • Distinguer la tombe en y mettant des pierres ou des choses semblables :

    Ceci afin de pouvoir enterrer les proches de ce défunt à coté de lui et pour cela il faut que la tombe soit reconnue.
    La preuve est le hadith de Al Moutalib Ibnou Abi Wadâ3a qui dit : « Lorsque Outhman Ibn Madh3oun a été enterré, le prophète a ordonner a un homme d’apporter une pierre. Puis le prophète a pris cette pierre et l’a déposé au niveau de la tête (du défunt) sur la tombe. Et il a dit : « Avec cette pierre, je reconnaitrais la tombe de mon frère (de lait) et j’enterrerais à ses côtés ceux de ma famille qui mourront. » » (rapporté par Abou Dawoud)

Les actes bénéfiques au défunt :

1 – L’invocation du musulman en faveur du défunt :

La preuve est la parole d’Allah : « Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés dans la foi; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux ». » (Sourate Al Hachr, v. 10)

2 – Rembourser ses dettes quelque soit la personne qui les rembourse :

La preuve est le hadith où Abou Qatada s’était porté volontaire pour rembourser la dette de 2 dinars d’un homme décédé. (voir cours n°1)
Les savants en ont déduit qu’il est autorisé à n’importe quelle personne de rembourser les dettes de son frère musulman qu’il soit de sa famille ou qu’il n’est aucun lien de parenté.

3 – Accomplir le vœu qu’a fait le défunt avant de mourir :

Si un musulman avait fait le vœu de faire un jeûne ou autre, par exemple si il avait dit :  » Si Allah me donne telle chose je jeûnerais 1 mois », mais il n’a pas pu le faire, alors un des proches de sa famille doit jeûner 1 mois.
La preuve est le hadith de Sa3d Ibn ‘Oubada qui a demandait au Prophète : « Ô Envoyé d’Allah, ma mère est décédée en ayant fait un vœu. » Le Prophète a dit : « Rattrape-le pour elle. » (rapporté par Al Boukari et Mouslim)
4 – Les actes pieux des enfants du défunt :

La preuve est la parole d’Allah : « Et en vérité l’homme n’obtient que le fruit de ses efforts. » (Sourate An-Najm, v. 39)

Le prophète a dit : « Ce que la personne mange de meilleur est ce qu’elle mange de son travail qu’elle a fourni. Et ses enfants sont le fruit de son travail. » (rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi, Ibnou Majah et An Nassai)

5 – Ce que laisse le défunt comme bonnes traces et aumône continuelle (sadaqa jariya) :

Comme bonnes traces il y a par exemple : si le défunt a été la cause de la conversion de quelqu’un à l’islam, en mourant il aura laissé une trace vertueuse et il en sera récompensé.
Pour les aumônes continuelles, il y a comme exemple : celui qui construit une mosquée ou qui paye la construction, aura une récompense pour chacune des personnes qui viendra y prier. Ou encore celui qui plante un arbre fruiter, aura une récompense lorsque d’autres (humains ou animaux) en profiteront.

Selon Abou Hourayra le prophète a dit : « Lorsque l’être humain meurt ces actes sont suspendus sauf 3 : une aumône continuelle, une science profitable, ou un enfant pieu qui invoque en sa faveur. » (rapporté par Mouslim)

QUELQUES PRATIQUES ILLICITES AUTOUR DES TOMBES

Il est interdit d’élever les tombes au-delà du surplus naturel de terre qui dépasse le niveau du sol soit un empan. Jâbir a dit : « Le prophète a interdit que l’on plâtre les tombes, de s’asseoir dessus, de construire dessus ou de l’élever ou de d’écrire dessus. » (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-Tirmidhi)